Présentation
J’ai accompagné en tant que photographe et Responsable de la Communication, le Champion du Monde de glaces, Gérard TAURIN, lors d’un événement prestigieux :
« La Route du Sorbet » au Maroc, en février 2010.
Il s’agissait d’un périple en 10 étapes, retraçant la naissance des premiers sorbets, créés dans l’Antiquité, au cœur de l’Atlas marocain.
Dans chacune de ces étapes, Gérard Taurin recréait un sorbet comme 1500 ans avant J.C, avec de la neige des glaciers rencontrés, du miel et des produits de chaque région que nous traversions.
Ce voyage n’aurait pu se faire sans l’agence de voyage qui a organisé cet événement à la fois historique, culturel et gastronomique : Energy Trip http://www.energy-trip.com
Merci à Agnès Boulay pour les textes du reportage
Etape n° 1 : CHEFCHAOUEN
Charmante petite ville située sur la cordillère du Rif et dominée par les monts Tisouka et Megou. Ceux-ci forment deux cornes et lui donnent ainsi son nom (« Deux Cornes » en berbère). Chefchaouen est célèbre pour ses rues et ses maisons peintes en bleu. Elle est traversée par une source d’eau claire nommée Ras Elmaa.
En parcourant ses ruelles en pente, couvertes de marches en pavés polis, on peut alors découvrir son architecture influencée par l´Espagne. En effet, c’est l’une des deux villes andalouses du Maroc et c’est ici que sont arrivés les premiers émigrants espagnols. Cette ville typique est le point de départ de la Route du Sorbet.
Recette du jour : sorbet au café et à la cardamome
La cardamome est une épice qui permet de rester éveillé plus longtemps. Autrefois, les voyageurs qui circulaient à cheval buvaient du café à la cardamome après un bon repas pour rester éveillés pendant le voyage du retour.
Etape n° 2 : IFRANE
Surnommée « la perle du Moyen Atlas » marocain, Ifrane est une ville royale car le roi Mohammed VI y possède un palais. La plupart des habitants sont des personnalités marocaines ou des membres du personnel du Palais Royal.
D’architecture plutôt européenne, elle est aussi appelée la « Suisse marocaine » à cause de ses lacs et de sa végétation. C’est une station de montagne connue et la ville la plus froide du Maroc.
La région est célèbre pour ses grottes (Ifrane veut dire « grottes » en berbère), son parc national qui possède la plus grande forêt de cèdres du pays et son cadre de vie hors pair. Elle est également réputée pour ses pommeraies. Non loin de là, la ville de Sofrou doit sa renommée à la culture des cerisiers.
Recette du jour : Sorbet aux poires, pommes et cerises, en référence aux fruits renommés de ces deux villes
Etape n° 3 : MIDELT
Après avoir parcouru des routes de montagne sinueuses à travers les forêts de cèdres, nous entrons dans le territoire des nomades. En effet, c’est ici qu’en été ils viennent avec leurs troupeaux de dromadaires et d’ânes, car lorsque la neige a fondu, l’herbe y est plus abondante pour les bêtes.
Cette région compte 7 lacs et une source minérale. La neige est présente en abondance et nous en ramassons suffisamment pour les prochains sorbets.
Nous traversons une plaine qui sépare le moyen et le haut Atlas et enfin nous arrivons à Midelt. C’est une cité située au coeur du Haut Atlas à 1521 m d’altitude. Elle est réputée depuis longtemps pour sa culture de pommes et pour son exploitation de roches minérales et fossiles. Sa terre rouge sert aussi à confectionner des briques.
Recette du jour : Sorbet pomme, poire, cannelle
Etape n° 4 : ERRACHIDIA
La route traverse maintenant des paysages sans cesse différents.
D’abord, c’est une plaine désertique qui s’étend, dominée par l’Atlas.
Ensuite ce sont les flancs de la montagne semés de nombreuses touffes de thym odorant.
Puis, ce sont des gorges profondes qui fendent la terre rouge et caillouteuse. Enfin, c’est une palmeraie qui surgit telle une surprise aux pieds des pans rocheux et semble boire l’eau de la rivière Ziz.
Cette région est réputée pour son huile d’olives.
Recette du jour : Tajine glacé d’avocat pimenté, accompagné d’une sauce potiron au thym sauvage
Etape n° 5 : TINEGHIR
C’est la rencontre entre le « monde vertical » de l’Atlas et le « monde horizontal » du désert.
Village berbère au centre de l’oasis de la Todgha, surnommé « la perle du Maroc », il est situé à la porte du Haut Atlas, à 1300 m d’altitude, aux pieds des montagnes rouges de l’Adrar Saghro, dans les gorges de la Todgha.
La région est connue pour sa palmeraie luxuriante. Sa vallée est une des plus belles oasis du sud marocain et s’étend sur plus de 35 km.
Ses maisons berbères en pisé sont installées dans une immense crevasse de plus de 300 m qui coupe en deux une masse montagneuse impressionnante.
Ces habitations traditionnelles étaient regroupées autrefois dans des Ksour (forteresses encerclées par un mur). Ce dispositif, qui permettait de se protéger des attaques ennemies, a aujourd’hui disparu.
Recette du jour : Sorbet aux dattes et à l’huile d’argan
Etape n° 6 : LA VALLEE DES ROSES
La vallée des roses se situe dans la province de Ouarzazate et forme les « jardins de l’Eden ». La capitale de ce pays des roses s’appelle El Kelaat Mgouna.
Elle doit son nom au mont Mgoun (4068m) dans le Haut Atlas central qui donne naissance à l’oued Mgoun, près duquel se trouve la Vallée des Roses.
Chaque année, au mois de mai, a lieu la fête des roses appelée le « Moussem des roses ». Les spectateurs assistent à un défilé de chars fleuris et à l’élection d’une « miss rose ». C’est une occasion de rencontre pour tous les marocains.
De nombreux produits dérivés de la rose sont fabriqués dans les usines : crèmes, eau de rose, parfums… Pour l’eau de rose, les deux plus grandes distilleries sont dans la capitale El Kelaat Mgouna.
Recette du jour : Sorbet à la rose décoré de feuilles d’or
Etapes n° 7 et n° 8 : AÏT BENHADDOU
C’est un village qui se situe à 30 km de Ouarzazate, sur la rive gauche de l’oued Maleh (« salé »), un ksar datant du XVIIème siècle (mais dont l’origine remonte peut-être au XIème siècle), c’est-à-dire un village avec trois ou quatre portes d’entrée gardées par des tours.
Le mot « ksar » est emprunté à l’arabe « qasr » qui signifie « village fortifié ». C’était autrefois un lieu de passage des caravanes qui allaient de Tombouctou à Marrakech et qui faisaient là une halte de cinq à six jours. Les marocains venus des autres régions venaient faire du troc avec les caravaniers.
Il s’agit de l’un des plus beaux ksour du Maroc. Ses constructions en pisé rouge accrochées au flanc d’une colline sont d’architecture berbère et représentent le type d’habitat traditionnel présaharien.
Depuis 1987, il est classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Des travaux de sauvegarde et de réhabilitation ont été entrepris.
Sorbet au jben des montagnes d’Aït Benhaddou, agrémenté d’abricots au sirop de romarin et de fleurs d’hibiscus confites
(le jben est un fromage traditionnel du Maroc)
Etape n° 9 : TALIOUINE
Le village de Taliouine se situe au bord de l’oued Zagmouzne, sur le versant sud du jbel Siroua, massif montagneux au sud du Toubkal. C’est le point de départ de randonnées dans ce massif.
Le sommet le plus haut atteint 3000 m, donnant naissance à un grand nombre de vallées où coulent des rivières.
Taliouine se trouve sur l’axe qui relie Ouarzazate à Agadir et sert de trait d’union entre le sud-ouest et le sud-est du pays. Son massif est très connu pour la culture du safran. Depuis deux ans, au mois d’octobre (époque de la récolte) a lieu, ici, le festival du safran. Cet événement attire beaucoup de touristes.
Recette du jour : Sorbet au lait d’amande safrané, orné de fleurs d’amandiers
Etape n° 10 : LE MONT TOUBKAL
Le mont Toubkal (4167m) est le sommet le plus haut du Haut Atlas. En berbère, il est appelé « Adrar N’dern » c’est-à-dire « la montagne des montagnes ».
On a trouvé sur le site des objets, des outils de chasse et des gravures sur pierre, qui témoignent d’une vie existant il y a 5000 ans.
Imlil (1800 m d’altitude) est le dernier village accessible par la route. C’est le départ de grandes randonnées vers le Toubkal
En été, les nomades viennent s’installer dans les bergeries à flanc de montagne ; ils retournent sur leurs terres en septembre ou octobre.
La richesse de cette région repose sur la culture des noyers, des pommiers, des cerisiers et des cactus qui produisent des figues de barbarie, appelées ici « figues berbères ».